
On m’appelle souvent pour résoudre une problématique de “mauvais comportement”. Le chien aboie, tire en laisse, grogne, est malpropre ect ![]()
La question est souvent de “comment faire cesser ce comportement ?”, très (trop) rarement de “pourquoi mon chien fait-il ce comportement ?”.
On veut supprimer le comportement, la finalité, l’expression.
Pas la raison qui pousse le chien à agir de la sorte ![]()

En effet, tous les comportements, sans la moindre exception, ont une raison d’être.
Ils sont la conséquence d’un besoin, d’une envie, d’un état d’esprit.
Les “mauvais” comportements peuvent résulter d’une émotion, d’une gêne, d’une douleur, d’une maladie, d’un renforcement par l’environnement ou l’humain ect.
Travailler sur le comportement en lui-même sans en chercher sa cause revient à ignorer le chien en tant qu’être vivant conscient, à ignorer ses émotions.
On exige sans prendre en compte son ressenti ![]()

Le risque, c’est d’éteindre le chien, ou qu’il s’exprime encore plus fort suite à cela.
Par exemple, mon chien grogne si je m’approche de sa gamelle. Il y a une raison à cela. Mais si je veux uniquement supprimer les grognements, je peux forcer ma présence (gentiment ou non) jusqu’à ce qu’il m’accepte. Mettre la main dans la gamelle, ou gronder s’il grogne.
En fonction de la personnalité de mon chien, il peut se passer deux choses :
Soit il va “s’éteindre”, ne plus grogner, de peur de se faire disputer ou ayant compris que ça ne servait à rien. Le chien n’est pas moins stressé en notre présence, il prend sur lui. C’est ce que l’on appelle la détresse acquise.
Soit, dès les premiers essais ou après des semaines, des mois ou des années à prendre sur lui, la fois de trop va arriver. Ses limites vont être atteintes et, ayant compris qu’il n’était pas écouté s’il grognait, mon chien va passer à la morsure.
C’est comme ça qu’il y a des accidents tous les ans d’une morsure d’un “chien qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche”. Au lieu de comprendre la raison de son comportement, on l’a poussé à bout sans prendre en considération son émotion, jusqu’à ce que ce soit trop pour lui.

Alors comment travailler les mauvais comportements de son chien tout en le respectant ? ![]()
Et bien, en se concentrant sur l’émotion, pas sur le comportement ![]()
Par exemple, lorsque je travaille un chien réactif : Son comportement est d’aboyer ou charger ses congénères. Son émotion peut être la frustration, la colère, la peur.
Admettons que petit chien a peur des autres et leur aboie dessus pour leur dire “va-t-en, ne t’approche pas”. Le comportement est la conséquence de son émotion. Si je lui apprend à arrêter d’aboyer, il ne va pas avoir moins peur pour autant ![]()
Alors que lui apprendre à gérer ses émotions et mieux, à faire disparaître sa peur progressivement, fera forcément disparaître également les comportements de réactivité par peur. On obtient petit à petit un chien capable d’observer ses congénères, puis de s’en détourner ![]()
A chaque comportement qui nous embête, demandons-nous toujours “pourquoi ce comportement est-il exprimé ?” plutôt que “comment le faire cesser ?” ![]()

7 réflexions au sujet de “Tous les comportements ont une raison d’être”