Accessoires

« Ça ne lui fait pas mal »

En disant à certains maîtres que le collier étrangleur de leur chien était douloureux, j’ai parfois eu une réponse lunaire : “Non, ça ne lui fait pas mal”.

On m’a même dit que la peau du chien était plus épaisse que la nôtre, donc qu’il ne sentirait rien, ou que les poils le protégeaient de toute façon.

Prenons un peu de recul pour se rendre compte d’une chose toute bête : Le collier étrangleur doit faire mal.

C’est son but premier. Faire mal au chien lorsqu’il tire ou lorsqu’on met une saccade pour le punir.

S’il n’est pas douloureux, autant mettre un collier plat simple voire encore mieux, un harnais. D’ailleurs, une autre idée reçue est de penser qu’un harnais fait tirer, mais c’est une autre histoire…

Le but du collier étrangleur (aussi appelé collier sanitaire ou chainette pour le rendre moins violent…) est de provoquer un ajout de douleur pour faire diminuer la fréquence d’un comportement (P+).

Le principe même de ce genre d’équipement est de faire mal, sinon il n’aurait pas été inventé.

Même combat pour le torcatus (collier à pointe).

Ne vous faites pas berner par les éducateurs qui utilisent ce genre d’outil.

Si vous avez un doute, demandez comment il sera utilisé. Demandez à quoi il sert.

Nécessairement, mettre ce collier signifie que votre chien ressentira de la douleur à un moment ou à un autre.

Certains argumenteront en vous disant qu’il vaut mieux lui faire mal une fois et qu’ensuite il vous obéisse pour de bon, que ça vous épargnera des heures de travail avec les “bisounours” (coucou c’est nous les éduc en positif !).

L’obéissance rapide justifierai la peur et la souffrance de votre chien.

Personnellement, je préfère largement travailler un chien plus longtemps, mais dans la douceur, en lui laissant le temps dont il a besoin, en le guidant pour qu’il prenne les bonnes décisions. Oui c’est généralement plus long, mais c’est aussi plus éthique.

Tout dépend où vous placez le curseur de votre morale.

Quand un éducateur vous propose d’utiliser un outil que vous ne connaissez pas, demandez toujours pourquoi, à quoi il sert, dans quel but, quelle est l’action sur le chien.

Un éducateur qui connaît ses outils et leur utilisation pourra vous expliquer précisément pourquoi il les utilise et dans quel but.

Pourquoi je passe les chiens en harnais plutôt qu’en collier ? Confort du chien, risque d’association négative avec un collier.

Pourquoi j’utilise une longe plutôt qu’une laisse courte ? Pouvoir de décision du chien, mise en confiance de l’humain, étape sécuritaire vers la liberté totale.

Pourquoi j’utilise le clicker avec les chiens dont le renforçateur est la nourriture ? Précision du comportement renforcé, mise en avant des propositions du chien et de son agentivité.

Un collier étrangleur/sanitaire/chainette, un torcatus, un licol… C’est fait pour brimer le chien, pour lui infliger quelque chose de désagréable, de la peur ou de la douleur, peu importe dans quel emballage rose bonbon il est vendu.

Aucun joli mot, aucune formulation n’en enlèvera son but premier : faire mal.

Certains penseront que ce n’est pas si grave, que ça ne dure pas longtemps. Pas moi. Pas tous ceux qui travaillent avec et comme moi. La douleur et la peur ne seront jamais une solution.

Comportement, Education

 » Ça passera en grandissant… »

Et la marmotte, elle…

Ah, ce bel espoir que le seul temps qui passe puisse arranger la plupart des problèmes que nous rencontrons avec Toutou.

Si c’était vrai, le métier d’éducateur canin n’existerait pas 🙂

En fonction d’un tas de choses (génétique, environnement, expérience ect), des problèmes de comportement peuvent apparaître chez le chiot, notamment à l’adolescence (6-8 mois).

Il aboie sur ses congénères, tire en laisse, a peur des voitures, ne revient plus au rappel, saute sur les passants…

Alors tant que le chiot est petit, mignon et certainement pas encore assez lourd pour que ces comportements soient vraiment gênants au quotidien, beaucoup auront tendance à attendre.

On serait tenté de se dire : C’est un ado, il est jeune, ça passera à l’âge adulte.

Et c’est alors qu’on se tire une bien belle balle dans le pied.

La plupart des problèmes qui apparaissent à l’adolescence persistent à l’âge adulte.

Après la période de socialisation (de 3 semaines à 3-4 mois), l’adolescence est la deuxième période “charnière” du développement du chien. Avec les poussées d’hormones, il a généralement plus de difficultés à communiquer et à gérer ses émotions, des peurs soudaines apparaissent, les mauvaises expériences sont plus marquantes.

C’est d’ailleurs souvent vers cet âge que j’ai le plus d’appels pour travailler un chiot devenu réactif “sans raison”. En vérité, il y a des tas de choses qui auraient pu être mises en place pour que cela n’arrive jamais ou dans une moindre mesure.

Ces problèmes n’ont aucune raison de partir d’eux-mêmes. Un chien réactif le restera s’il n’est pas pris en charge. Un traumatisme ne se guérit pas par miracle.

Sans prise en charge, il y a de bonnes chances que le problème s’aggrave.

Un chien laissé dans son stress, sa peur ou son agressivité risque d’y plonger encore plus.

Par exemple, un chien qui aurait peur des chiens trop exubérants (grands, vifs ect) risque de généraliser cette peur à l’ensemble de son espèce.

Un chien qui essaierait d’attraper les camions qui passent à proximité pourrait généraliser ce comportement à l’ensemble des véhicules, voire au mouvement en général (coureurs, vélos ect).

Bref, l’absence de travail nous expose au risque de la généralisation du comportement à d’autres situations, d’autres déclencheurs.

De plus, le chien peut s’auto-renforcer dans son comportement.

Si Toutou aboie sur les passants pour les faire fuir, ayant appris que les humains cherchent toujours à le toucher, chaque itération du comportement accentuera sa probabilité d’apparition. Même chose avec le fait de charger ses congénères par crainte qu’ils s’approchent.

Le chien peut instrumentaliser l’agression comme seul moyen de faire partir ce qui le dérange.

Dans l’exemple du chien qui tire en laisse, Toutou apprend naturellement que tirer lui permet d’accéder à l’odeur qu’il souhaite renifler, puisqu’on le suit.

Comme le comportement est opérant (renforcé par l’obtention de quelque chose de positif pour le chien), il sera forcément reproduit.

Enfin, il est évident que, comme pour nous, une habitude est plus facile à défaire lorsqu’elle n’est pas ancrée depuis longtemps.

Une prise en charge aux premiers “symptômes” d’une problématique sera plus simple, plus rapide et moins énergivore (autant pour l’humain que son chien) qu’un travail qui commence après des années de répétitions et de renforcement du comportement.

Alors plutôt que de parier sur le fait que, peut-être, avec de la chance, le problème se résoudra seul, autant agir directement et s’économiser beaucoup d’énergie, de temps et d’argent dans une rééducation.

Le fameux “je vais éduquer mon chien moi-même et je prendrai un éducateur canin si ça ne va pas” est le point de départ de toutes les problématiques.

Mais aussi pour moi-même en tant qu’éducatrice : C’est tellement plus fun de travailler des chiots et les voir évoluer en adultes bien dans leurs pattes. Même si, au fond, j’adore travailler les chiens réactifs et voir leurs maîtres s’émerveiller de leurs progrès héhé. Ce n’est pas la même chose, c’est une stimulation différente et ceux sont les deux gros blocs du côté (ré)éducation de mon métier : Les chiots et les réactifs. Mais il est évident que pour les familles, c’est toujours plus sympa d’éduquer un chiot que de rééduquer un adulte !

Finalement, une rééducation dès l’apparition des symptômes est un bel investissement.

Voire encore mieux : Se faire accompagner dès l’arrivée de Toutou afin de le socialiser correctement, ne pas faire d’erreur et avoir les bases d’une éducation saine et bienveillante.

Tout le monde en ressortira gagnant : Vous qui aurez un chien correctement socialisé et éduqué, facile à vivre, et votre chien qui sera bien dans ses pattes.

Education

« Il connaît déjà tout ça ! »

Lors d’une rencontre avec un chiot et ses humains, j’ai souvent le droit à ce genre de phrase.

“Mon chiot connaît déjà assis, couché, la patte ect”

Alors en soit, ce n’est pas un problème. C’est super de passer du temps avec son chiot et de lui apprendre des tricks de façon positive. Ça renforce le lien !

En plus c’est souvent très facile et rapide avec les bébés chiens. Ils emmagasinent tout très vite et sont très demandeurs.

Mais attention à ne pas en faire trop.

Bébé chien doit passer une bonne partie de la journée à dormir et le surstimuler d’activités peut le rendre trop excité pour se reposer.

Se reposer lui permet d’emmagasiner les apprentissages faits dans la journée, en plus de l’aider à grandir correctement.

Un chiot qui ne dort pas suffisamment sera très excité par la fatigue (comme un bébé qui pleure beaucoup parce qu’il est fatigué). Et il vous le fera savoir !

De plus, surstimuler un chiot le rendra habitué à ces stimulations.

Après quelques mois, avec plus d’endurance et d’énergie, il aura besoin d’encore plus de stimulations de votre part pour enfin être apaisé.

On créé ainsi un adolescent boosté aux hormones, hyper endurant, qui n’a jamais appris à se poser. Ceux qui l’ont vécu peuvent confirmer à quel point c’est épuisant.

Avec un chiot, il faut surtout donner la priorité à la socialisation.

Lui faire découvrir en douceur ce à quoi il sera confronté une fois adulte, créer des rencontres neutres ou positives avec différentes espèces, lui apprendre à communiquer avec la sienne…

Mais toujours sans le surstimuler. Un peu chaque jour, en respectant son corps et son esprit, et le laisser se reposer ensuite.

Si sa vie future sera plutôt calme, sans immenses sorties tous les jours, pas besoin de lui enseigner que le monde extérieur est hyper excitable. Privilégiez les apprentissages qui vous servirons dans la vie de tous les jours.

Et avec des races de travail ou naturellement énergiques, il faut aussi leur apprendre le calme.

C’est très bien de savoir qu’on a adopté une race sportive. Mais le piège est de penser qu’il faut donc qu’elle ait plein de stimulations pour être comblée. Ainsi, à nouveau, on créé un chien qui ne sait pas se poser, avec en bonus l’énergie et la sensibilité d’une race de travail.

Alors plutôt que de les noyer de stimulations (sorties, jeux de balle, tricks ect), il vaut mieux privilégier l’apprentissage du calme, de l’observation neutre, de l’acceptation de ne rien faire.

Finalement, même si c’est très tentant, il faut bien faire attention à ne pas en faire trop avec notre chiot. C’est un bébé !

Gardez en tête qu’un bébé surstimulé deviendra un adulte avec beaucoup d’endurance et/ou du mal à se poser.

La priorité n’est pas aux “ordres de base”, loin de là, mais à une socialisation réfléchie et progressive.

Education

Dressage ou éducation ?

Je ne suis pas dresseur canin, mais éducateur canin.
Je ne vais pas vous aider à dresser votre chien, mais à l’éduquer.
Quelle est la différence ? 🧐

➡️ Le dressage est l’apprentissage d’ordres auxquels le chien devra obéir : Assis, couché, au pied, pas bouger. C’est ce que l’on voit beaucoup en centre ou club canin lors des cours collectifs. Chacun apprend à faire asseoir son chien, entouré d’une dizaine d’autres toutous.
Le chien dressé répond à une commande, verbale ou gestuelle. Il n’est pas autonome, il agit parce qu’on le lui demande. Sans demande, pas d’action.

En plus de 5 ans d’exercices, je n’ai travaillé le “assis” qu’avec un ou deux clients pour qui ça importait vraiment.
Parce qu’après discussion, les maîtres se rendent bien compte qu’avoir un chien qui s’assoit sur commande ne sert pas à grand chose dans la vie de tous les jours 😅

👉 Toutou peut-il rester calme en présence d’invités ? Croiser ses congénères et les ignorer ? Est-il serein dans différents environnements ? Et ce (surtout) sans qu’on ait besoin de le lui demander ?
C’est ça qui importe vraiment 😉
Un chien parfaitement dressé pourra sûrement rester assis lors d’un croisement congénère… Parce qu’on lui aura ordonné. Mais sera-t-il calme dans sa tête ? Sera-t-il capable de le faire sans notre intervention ? 🤐

➡️ Éduquer un chien, c’est lui apprendre à vivre en société sereinement, à prendre les bonnes décisions. C’est le socialiser pour qu’il réagisse correctement face à la nouveauté 🏆
Un chien éduqué peut très bien ne connaître aucun ordre, être incapable de s’asseoir sur commande ou marcher au pied. Mais il sait, sans qu’on ne lui demande, attendre avant de descendre de la voiture, ne pas sortir si la porte d’entrée est ouverte, patienter tranquillement pendant qu’on prépare son repas 😇
Il sera capable de choisir une activité de lui-même s’il en a l’envie ou le besoin. Il sera capable de prendre les bonnes décisions de façon autonome.

C’est principalement ce que je travaille avec mes clients : Obtenir un chien qui sait quoi faire, qui est autonome dans sa prise de décision. Un chien serein, bien dans ses pattes dans l’environnement avant d’être un chien obéissant au doigt et à l’œil.

Parce qu’au final, un chien dressé, ce n’est pas ce qu’on recherche dans le quotidien 🐶
Il n’y a qu’à voir toutes les personnes allant régulièrement en club canin mais dont le chien est ingérable en dehors.
D’autres pensent à tort que dresser leur chien (apprendre des ordres donc) les aidera à régler des problématiques d’aboiements, de malpropreté, d’anxiété ect. Dans quel monde avoir un chien sachant marcher au pied réglera le fait qu’il ait peur de ses congénères ou des humains ? 🤔

Le chien est un individu avec ses expériences, sa personnalité. Le dresser c’est l’enfermer, minimiser cette individualité.
Alors que l’éduquer, c’est valoriser son intelligence et son agentivité. C’est respecter ses limites en tant qu’être vivant.
💡 L’un n’empêche évidement pas l’autre : On peut très bien éduquer son chien et s’amuser à lui apprendre des tricks ! Certains peuvent être pratiques, d’autres simplement fun à faire avec Toutou.
Certaines disciplines comme le dog-dancing (ou obé rythmée) requièrent une exécution rapide et fluide de comportements sur signaux vocaux ou gestuels.

Cet article fait écho à un futur autre article nommé “L’autonomie plutôt que le contrôle”.

Education

La canette

Certains ont peut-être déjà entendu parler de la méthode de la canette. Pour les autres, voici ce que c’est :

Il s’agit de remplir une canette de petits cailloux afin qu’elle fasse du bruit lorsqu’on la secoue 📢 Le but est ensuite de la secouer lorsque notre chien fait un mauvais comportement. Le bruit soudain lui fait peur 😨, il arrête son comportement et éventuellement apprend que ce comportement apporte quelque chose de négatif. Dans la logique des choses, la fréquence d’apparition du comportement diminue ↘️

Notons qu’il s’agit exactement du même principe que le choc du collier électrique : Quelque chose de désagréable est ajouté sans que le chien ne sache d’où il vient. A la rigueur on enlève le risque de brûlure sur la peau… 🫠

Si vous êtes adeptes de l’éducation positive ou avez déjà lu certains de mes articles, vous comprenez rapidement ce qui ne va pas. Détaillons donc cela, avec à chaque fois le lien vers l’article qui développe plus le sujet.

➡️ La canette agit sur le comportement, pas sur la cause de celui-ci

Un comportement est issu d’une émotion ou d’un besoin. Le stopper sans proposer au chien autre chose à faire pour combler son besoin ou sans comprendre l’émotion derrière le comportement est inefficace.

Puisque la cause du comportement est toujours là (stress, manque d’activité, ennui ect), ce n’est qu’une question de temps avant qu’il réapparaisse ou que le chien trouve une autre façon de se satisfaire. Ok le chien vient d’arrêter de mâchouiller votre pantoufle, mais la raison pour laquelle il le faisait est toujours là 🤷‍♀️

Soit il va recommencer lorsque vous aurez le dos tourné, soit il trouvera autre chose à mâchouiller (et pas forcément ce qui vous fait plaisir…).

Pour en apprendre plus sur pourquoi il faut agir sur la cause du comportement et pas le comportement en lui-même, c’est par ici !

➡️ La canette peut créer une association négative

Si je veux que mon chien ne saute pas sur les invités en utilisant cette technique, je vais secouer la canette lorsqu’il effectue le mauvais comportement. Toutou saute sur un invité, le bruit lui fait peur, il s’arrête. Bien.

Mais il y a un risque à prendre en compte : Toutou peut associer la présence d’un invité à ce bruit, au stress, et donc développer une émotion négative à leur vue 🧐

Il peut finir par en avoir peur, fuir ou au contraire les attaquer. Voulez-vous vraiment prendre ce risque ? 🤔

➡️ La canette n’apprend rien au chien

Et bien oui : Le chien va stopper son comportement par surprise ou peur, et après quoi ? A part le risque de créer une association négative, qu’apprend le chien sur votre souhait ?

Stopper le comportement sans proposer au chien de quoi combler son besoin ne l’aide absolument pas à progresser. On est donc dans une voie sans issue 🛑

Le mieux ne serait-il pas de directement proposer quoi faire au chien, sans même lui faire peur ? Rappelons que Toutou ne parle pas français et qu’il ne peut pas deviner par magie ce que vous attendez de lui. Alors plutôt que d’agiter la canette lorsqu’il mâchouille la pantoufle, puis les pieds de table, puis de tapis (ect), autant renforcer directement le comportement souhaité ! 🥰

➡️ La canette peut créer un stress chronique ou au contraire une habituation

Si vous avez un loulou plutôt sensible ou déjà anxieux, provoquer un bruit terrifiant sortant de nulle part ne risque pas de le rendre plus serein. Pour la même raison que le “non” ne veut rien dire, votre chien ne va pas forcément comprendre que le bruit sert à le dissuader d’effectuer un comportement. Tout comme des disputes incessantes, votre chien risque de perdre confiance en lui (et en vous) et finir par ne plus oser faire quoi que ce soit 😔

Mais dans le cas contraire, votre loulou peut tout aussi bien s’habituer au bruit de la canette et finir par ne même plus sourciller. Quelle sera donc nos options ? Faire toujours plus de bruit, passer au collier électrique, faire plus mal ? Encore une fois une voie sans issue 🫢

➡️ La canette n’est pas éthique

Enfin, il est du devoir de chacun de se demander si nous souhaitons sincèrement que notre chien apprenne par la peur. Il existe bien d’autres façons de se faire comprendre sans qu’une émotion négative n’entre en jeu. Oui l’éducation positive prend plus de temps (et encore), mais le résultat est plus durable et obtenu en respectant son chien 👍

Bref, avant d’utiliser tel ou tel objet, telle ou telle méthode, il est important de se demander quel levier est utilisé. Quelle émotion va-t-on susciter, que cherche-t-on à modifier (émotion ou comportement), qu’est-ce que le chien va apprendre ect ? Oui ça marche, mais ce n’est pas parce que quelque chose fonctionne que c’est une bonne chose 😉

Education

Quand la récompense n’en est pas une

Une récompense, c’est quelque chose qu’on va donner à Toutou pour “récompenser” un comportement.
Plus précisément, une récompense doit être un RENFORÇATEUR. Elle doit renforcer un comportement. C’est à dire augmenter la probabilité de l’apparition du comportement ↗️
Ceci à l’inverse d’une punition, qui cherche à diminuer la probabilité de l’apparition du comportement ↘️

Exemple : Mon chien me saute dessus quand je rentre du travail.
Si je le caresse, que je lui donne de l’attention ect, je renforce ce comportement car je donne à mon chien ce qui l’intéresse.
Si je l’ignore, lui tourne le dos, je punis ce comportement car il n’obtient pas l’attention recherchée.
(Le travail sur les sauts n’est pas aussi simple que ça, mais il s’agit évidement d’un exemple)

Le problème étant qu’une récompense doit avoir de l’intérêt POUR LE CHIEN 🐶 Ce n’est pas nous qui décidons de ce qui est intéressant ou non pour lui.
Parmi les récompenses, nous avons les friandises, les caresses, la voix, le jeu, l’environnement (liste non exhaustive).
Mais toutes ces récompenses ne sont pas des renforçateurs pour tous les chiens, car tous les chiens ne sont pas attirés par les mêmes choses, ni au même moment 🤷‍♀️

Lors de mes séances d’éducation, j’ai souvent remarqué que les clients avaient tendance à vouloir caresser leur chien lorsque celui-ci revenait au rappel, et que le chien en question détournait immédiatement la tête, ou ne revenait pas/plus complètement près de son maître. Il le contournait ou s’arrêtait à quelques mètres.
J’ai donc conseillé de ne plus du tout toucher ces chiens là en extérieur, notamment durant le travail du rappel. De ne récompenser qu’avec la voix ou la friandise, en fonction de ce qu’appréciait le plus le chien.
Et là, miracle, Toutou progressait de nouveau et avait un meilleur rappel 🥳
Dans cette situation, la caresse n’était pas un renforçateur, mais une punition. N’étant pas agréable pour le chien, elle lui apprenait que revenir près de son maître n’était pas agréable non plus 🙅‍♀️
➡️ Certains chiens seront très câlins à la maison, dans un lieu calme et sécuritaire, mais à l’inverse ils préféreront ne pas être touchés ou entravés en extérieur.

➡️ Parfois, même le plus gourmand des chiens ne voudra pas de friandise en extérieur 🥓
Pourquoi ? Pour la même raison que vous ne voudrez pas manger à côté d’une mygale, même si vous avez très faim.
Si votre chien est trop près de son déclencheur (ce qui déclenche les comportements de réactivité), il sera en incapacité de réfléchir, et encore moins de se sentir assez en sécurité pour manger.
C’est pourquoi, lors du travail de la réactivité, il est toujours très important de garder en tête la zone de confort de son chien 🏝 Elle est propre à chaque individu, à chaque déclencheur et à chaque situation. Par exemple, Toutou pourra réagir en voyant un chien à 30 mètres, mais en voyant un humain à 10 mètres. Ces distances pourront varier si Toutou est fatigué, stressé ou au contraire en confiance.
Si d’habitude votre chien prend les friandises et qu’il se met à les ignorer ou à les recracher, c’est que la situation est impossible à gérer pour lui (empilement des déclencheurs, distance, douleur ect) ❌

Il y a aussi parfois cette situation où malgré les friandises dans un lieu calme, Toutou nous ignore complètement. Notre délicieuse récompense n’en est pas vraiment une aux yeux de notre chien, parce que l’environnement l’est encore plus 🌲
Avant de penser à travailler son chien, il faut toujours répondre à ses besoins en premier lieu. Vous pourrez avoir la meilleure friandise du monde, si Toutou meurt d’envie d’explorer son environnement, elle n’aura que peu de valeur.
En outre, l’environnement peut être une récompense en soit.
Prenons un exemple simple, l’ouverture du coffre 🚗 en arrivant dans un parc : On peut très simplement apprendre à son chien que s’il reste calme et ne se précipite pas en dehors de la voiture, il pourra descendre et aura donc accès à l’environnement.

Pour finir, je ferai une simple comparaison :
Votre salaire est en euro €, parce que c’est ça qui vous intéresse. Si votre employeur venait à vous dire “ce mois-ci vous serez payé en yen ¥, personnellement j’adore le Japon”, et bien vous aurez bien le droit de lui répondre “c’est bien gentil mais je m’en fiche, je préfère les euros, je n’ai ni envie ni besoin de yen” 😕
On pourrait transposer ça avec notre fameux “je récompense le rappel avec des caresses parce que moi, humain, j’aime ça et j’estime que toi, mon chien, tu aimes ça aussi”, et que Toutou vous répondrait bien gentiment “je n’ai pas envie de caresse pour le moment, ça ne m’intéresse pas, ce n’est donc pas une récompense” 😒

Prenons du recul sur ce que nous utilisons pour récompenser notre chien : Est-ce que cela lui fait vraiment plaisir, à cet instant T ? 😊

Education

« Il n’y a pas de mauvais chien, seulement des mauvais maîtres »

Plus jeune, je croyais en cette maxime. Tous les chiens étaient adorables et si je voyais un chien réactif dans la rue, je me disais que le maître avait dû le maltraiter ou à minima manquer à ses devoirs 😒

Puis je me suis formée en comportement canin, sur les lois de l’apprentissage, sur le développement du chiot, sur la génétique canine.

Je peux donc vous affirmer que cette phrase est complètement fausse 🙅‍♀️

➡️ D’abord, il nous faudrait définir ce qu’est un bon chien

❓ On parle d’un chien bien dans ses pattes, plein de joie de vivre et de vivacité ? Ou d’un chien obéissant à son maître, qui ne fait pas de vague ?

Plaçons-nous le curseur sur le comportement extérieur du chien ou sur son bonheur intrinsèque ?

❓ Le chien en tant qu’individu est-il bon si il communique correctement et s’il prend les bonnes décisions ? Ou est-il bon s’il se conforme à ce qu’on attend de lui, sans se rebeller ? Réfléchir sur ce point peut en dire long sur notre propre vision de nous-mêmes…

Je connais des chiens qui font des merveilles en club canin (assis, couché, marche au pied ect) mais qui chargent les voitures par peur ou instinct de poursuite 😕

❓ Mais être submergé par ses émotions ou avoir une forte génétique fait-il de ce chien un mauvais chien ?

➡️ Mais parlons maintenant de nous

💢 Qu’est-ce qu’un bon maître ? Un maître qui sait se faire obéir ?

Parce que si un bon chien est un chien obéissant, je n’ai qu’à lui mettre un collier étrangleur, lui crier dessus au moindre travers et j’aurai un chien très obéissant, terrifié à l’idée de dévier de ce qu’on lui a inculqué. Pas sûre d’être un bon maître pour autant. Quoiqu’avec une éthique bancale, certains s’en persuadent…

🌲 Ou peut-être qu’un bon maître, c’est quelqu’un qui laisse son chien vivre sa meilleure vie ?

Mais si je n’instaure aucune règle, aucune limite, et que mon chien en liberté fonce sur tout le monde, je serai un poids pour les personnes ayant peur des chiens ou sortant leur propre chien réactif. Ne pas lui apprendre à gérer ses émotions (frustration notamment) peut aussi être un poids (inconscient) pour notre chien.

➡️ Ce principe de bon/mauvais chien/maître est déjà subjectif

Mais c’est aussi très culpabilisant.

⚠️ Vous ne pouvez pas être défini sur le comportement de votre chien, et encore moins sur son comportement dans une situation précise. Si Toutou charge les autres chiens, il est peut-être aussi le chien le plus câlin et doux du monde à la maison 🥰

Si vous avez un chien difficile pour une quelconque raison, le simple fait de faire le premier pas et de prendre contact avec un éducateur canin comportementaliste fait déjà de vous un bon maître. Vous souhaitez améliorer le confort de votre chien et de votre foyer et êtes prêt à travailler en ce sens 💖

➡️ Il est aussi (et surtout) très important de préciser que le maître n’a pas TOUT à voir avec le comportement de son chien

Mon chien n’est pas une chose créée de toute pièce par ma seule volonté.

🐕 Mon chien a une génétique liée à son espèce, sa race et sa lignée. Les chiens de berger seront naturellement plus sensibles et plus propice à développer de la réactivité. Un chien adolescent peut aussi avoir du mal à gérer ses émotions.

Mon chien vit des expériences, parfois mauvaises, sur lesquelles je ne peux pas toujours avoir un impact. Il a pu vivre un traumatisme (attaque de chien) ou avoir un passé incertain (chien de refuge ou de mauvais élevage).

➡️ Méfions-nous aussi des apparences

Je connais des chiens dont les maîtres se donnent à fond, qui sont sortis régulièrement dans des lieux variés, qui ont beaucoup de jouets et de mastication, mais qui sont tout de même réactifs 💥 Durant les balades, un inconnu pourrait voir un humain débordé rendant son chien malheureux. Il ne verrait que la réactivité d’un chien dans un parc. Alors qu’un travail 🔎 est en cours pour l’aider, qu’il progresse et qu’à la maison ce chien a tout l’amour du monde et que ses besoins sont comblés 💖

A l’inverse, je croise parfois des chiens marchant au pied de leur maître, obéissant parfaitement, sans un pas de travers 🐶 Mais peut-être que ce chien a toujours été “facile” (sait gérer ses émotions, peu d’instinct de poursuite, bonne socialisation chez l’éleveur ect). Cela ne rend pas son maître un “mauvais” maître, bien entendu. Mais cette personne n’a pas forcément plus de mérite que quelqu’un faisait de son mieux pour aider son chien anxieux, peureux ou agressif 🤷‍♀️

Également, Médor hyper obéissant peut avoir été éduqué en coercitif, à coup de sonnette d’un collier étrangleur 💢

Il m’est arrivé de voir un chien hyper obéissant, d’être admirative un instant avant de le voir se prendre un coup de sonnette pour avoir dépassé un peu trop son maître. J’en grimace de dégoût 🤢

➡️ Comme vu plus haut, mon éthique me laisse penser qu’un bon maître n’est pas un humain qui sait se faire obéir en faisant mal à son chien.

La fin ne justifie absolument pas les moyens s’il s’agit de brimer un individu, mais c’est un autre sujet.

Notre responsabilité est de faire de notre mieux, avec les cartes qu’on a en main 🃏

Bien entendu qu’avec de la prévention et de la recherche, il est plus facile d’avoir un bon jeu. On y revient comme toujours, mais il est important de se renseigner sur la race, ses besoins, l’élevage, l’individu, la socialisation ect.

Mais personne n’est parfait et malgré toute notre bonne volonté, des problèmes peuvent surgir.

Une mauvaise expérience, un individu plus sensible, une génétique plus réactive… 💬

✅ La réactivité de votre chien ne fait pas de vous un mauvais maître si vous cherchez à l’aider.

Un chien obéissant n’est pas synonyme d’une éducation éthique et saine.

Faisons de notre mieux. Avec amour et bienveillance 💖

Comportement, Education

Pourquoi mon chien ne m’obéit pas ?

Avoir un chien qui nous écoute et répond aux commandes rapidement, c’est le rêve de toute personne ayant un compagnon à quatre pattes.

Cela permet d’être serein, de lui donner de la liberté, de vivre sans stress.

C’est un motif récurent de prise de rendez-vous : “Mon chien est têtu, ne m’obéit pas”.

Voyons donc ensemble pourquoi diable votre chien n’en fait qu’à sa tête.

➡️ Une question de motivation ?

Parfois, la réponse peut être aussi simple que ça : Mon chien a plus d’intérêt à ne PAS répondre à ma demande.

C’est peut être parce que ses besoins ne sont pas comblés. Si Médor a patienté toute la journée pour sortir, il a mieux à faire que répondre à un “assis”. Son esprit est accaparé par d’autres choses 🌲

Mais surtout, si le comportement n’a pas été assez renforcé, il n’est pas très intéressant à faire pour le chien. Par exemple, le rappel : Si vous rappelez votre chien et qu’il n’obtient rien (friandise, jeu ect), évidement qu’il aura moins envie de revenir la prochaine fois ! Pourquoi arrêter de renifler et de gambader pour… rien ? Surtout si, je le répète, il a attendu toute la journée pour sortir 😕

Je rappelle qu’en méthode positive, nous n’allons pas obliger un chien à nous obéir par peur. Évidement que votre chien aura une grande “motivation” à vous obéir s’il risque de se prendre un coup ou se faire crier dessus dans le cas contraire. Mais ce n’est pas le genre de relation que j’aimerai avoir avec mon chien personnellement 😉

➡️ Une question d’apprentissage ou de clarté du signal ?

Peut-être que votre chien n’a simplement pas compris ce que vous attendez de lui ! 🤷‍♀️

Soyez clair dans ce que vous lui demandez et prenez le recul nécessaire pour vous dire “est-ce que j’ai suffisamment travaillé ce comportement pour que mon chien soit capable de le faire dans cette situation ?”.

N’oubliez pas que Médor ne parle pas français et qu’il ne comprendra que les mots que vous lui avez appris (volontairement ou non d’ailleurs). Si “viens” et “ici” veulent dire la même chose pour nous, ce n’est pas le cas de toutou ! N’utilisez que les mots compris par votre chien, qui ont été travaillés auparavant.

Parfois, c’est aussi nos attentes qui ne sont pas claires. Il m’est arrivé de voir des personnes demander trois ou quatre ordres différents à leur chien en l’espace de quelques secondes, à exécution contradictoire. On croise un congénère et votre chien entend “viens ici”, “stop”, puis “assis”. Qu’est-il censé faire ? Il ne peut pas venir vers vous ET s’assoir en même temps. Essayons de ne pas paniquer et restons claires dans nos demandes, laissons le temps au chien de réfléchir 🧠

➡️ Une question de mauvais lieu ou moment ?

Lors d’un apprentissage correct, nous devons gérer et varier les 3D (distance, distraction, durée). Petit à petit, on demande le comportement plus loin de nous, avec plus de stimulations aux alentours et plus longtemps.

Si ces 3D n’ont pas été suffisamment travaillés, il est normal que Croquette ait du mal à s’exécuter. Ce n’est pas parce qu’il maîtrise le Assis dans votre salon qu’il sera tout à fait capable de le faire au beau milieu d’un marché (distraction ++).

De même, si nous avons un chien réactif : S’il est trop près de son déclencheur, son cerveau passe en mode “survie”. Il ne peut pas obéir ❌

C’est comme si je vous demandais de me regarder alors qu’une énorme araignée ou un serpent est juste à côté de vous. Votre cerveau préférera veiller à votre survie qu’à répondre à mon bon plaisir.

➡️ Une question de santé ?

Parfois, ce que nous demandons à notre chien lui est impossible à cause de douleurs 💥

S’assoir demande bien plus d’effort qu’on l’imagine. Remarquez comme votre chien a naturellement tendance à se coucher plutôt qu’à s’assoir pour attendre, observer ect. C’est d’ailleurs pour ça qu’il convient de ne pas trop forcer sur l’apprentissage du Assis avec un chiot.

Votre chien peut avoir mal aux hanches ou au dos, ce qui rend difficile le fait de s’assoir ou de se coucher rapidement sur commande.

Votre chien peut avoir des raideurs aux membres, ce qui n’aidera pas à adapter sa vitesse à la votre ou à s’arrêter immédiatement.

Il peut aussi, avec l’âge (ou pas forcément) avoir des difficultés à bien vous voir 👀 ou entendre 👂.

En cas de changement brusque dans les habitudes comportementales de votre chien, un check-up vétérinaire ne devrait pas être une option.

Évidement, il s’agit d’une liste non-exhaustive. Mais il est important de rester froid et de prendre du recul lorsque tout ne se passe pas comme prévu avec notre compagnon. Remettons-nous en question, analysons la situation pour déceler ce qui coince.

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A quoi bon dire « non » ?

D’abord, une petite mise en situation :

Je vous invite à dîner chez moi. Vous sonnez, je vous ouvre et vous commencez à entrer. Et là, je vous dis “non”. Interloqué, vous vous arrêtez, me demandez “mais pourquoi non ?” et je ne vous réponds pas. Vous recommencez donc à entrer. A nouveau, je vous dis “non”. Vous vous arrêtez sur le pas de la porte à nouveau.

Ce petit manège peut durer plusieurs minutes jusqu’à ce que, finalement, je vous dise enfin “accrochez votre manteau au porte-manteau sur le mur”.

Et là, vous auriez bien le droit de vous énerver !

Mais pourquoi ne l’avez-vous pas dit tout de suite ?! Je ne peux pas le deviner !😠

Et c’est bien là tout le problème 🤷‍♀️

Lorsqu’on dit “non” à notre chien, il ne peut pas deviner par magie ce qu’on attend de lui. Alors, parce que généralement, on ne dit pas “non” avec un ton très sympathique, Médor va stopper son action.

🧠 Parfois avec un regard de coupable pour éviter le conflit : Mais nous avons déjà vu dans un précédent article que ce regard coupable n’est en rien un aveu d’une bêtise, mais une myriade de signaux d’apaisement fait pour apaiser l’humain en colère.

Votre chien ne sait pas pourquoi il se fait disputer, ce qui ne fait qu’ajouter du stress.

Imaginez que quelqu’un vous hurle dessus dans une langue que vous ne comprenez pas ! 😰

Sauf que, au même titre que notre exemple ci-dessus, “non” n’apprend en rien au chien ce qu’il est censé faire.

Il a stoppé son comportement, vous arrêtez d’être en colère, maintenant quoi ? 🤨

Certains loulous vont changer d’occupation et nous allons nous dire “ah bah voilà, il a compris”, d’autres vont y retourner immédiatement puisque l’orage est passé, d’autres encore vont aller ailleurs puis y revenir car après tout ces pieds de chaise sont vachement agréables à mordiller 🤭

➡️ A part être incohérent pour notre chien, le disputer d’un “non” ferme ne sert strictement à rien.

Vous devenez une figure stressante et imprévisible, qui s’énerve sans que votre chien n’en comprenne la raison 💥

✅ A la place, pourquoi ne pas tout simplement dire à votre chien ce que vous attendez de lui ?

Pourquoi ne vous ai-je pas tout simplement et directement dit “accrochez votre manteau au porte-manteau sur le mur” ?

Ce serait tellement plus simple et compréhensible, en plus de ne causer ni stress ni agacement ! 🥰

Aussi, à la place de dire “non ne fait pas ça”, on y gagnerait bien plus à dire “fait ça à la place”.

Arrêtons de penser en négation. Dites à votre chien ce que vous attendez de lui, et rendez ce comportement plus intéressant que celui que vous voulez voir cessé.

A la place de “non, ne mâchouille pas les pieds de chaise”, pensons plutôt à dire “oui, mâchouille ton jouet”, tout en rendant le jouet plus intéressant : On joue avec lui, on peut y cacher des friandises, le frotter contre une odeur nouvelle ect.

Autres

Laissez-lui le temps

Dans un monde où toutes nos activités sont rythmées, chronométrées et prévues, il est important de se rappeler que notre chien manque autant de temps que nous.

On veut un chien parfait, rapidement.

On veut un chien rééduqué, rapidement.

On veut faire sa balade, mais rapidement.

Alors plus que tout, laissez du temps à votre chien 🕰

Le temps de s’adapter à un nouvel environnement 🏠

Quand votre chien arrive dans sa nouvelle maison, il aura besoin de plusieurs jours, voire semaines ou mois avant de se sentir réellement à l’aise, chez lui.

Laissez-le s’adapter, venir vers vous, à son rythme. Même si on a envie de faire pleins de choses avec lui, même si on veut câliner notre nouveau compagnon pendant des heures.

Laissons-lui le temps de se faire à sa nouvelle famille et à son nouveau lieu de vie.

Dans la même veine, laissez le temps à votre chien de s’adapter à un nouvel arrivant (bébé, nouvel animal) ou à un changement dans son lieu de vie.

La majorité des chiens ont besoin d’une routine et la fin de celle-ci peut en perturber plus d’un.

Donnez-lui le temps pour s’adapter, sans le mettre à l’écart et en essayant de faire une transition douce lorsque c’est possible.

Même si on aimerait que notre chien s’entende à merveille avec notre bébé, ou qu’il accepte un nouveau chiot comme s’il était de la même fratrie, ce sont des choses qui prennent parfois beaucoup de temps.

Le temps d’observer de loin avant de tenter une rencontre 🐶👤

Si vous souhaitez faire une rencontre avec un autre chien ou une personne, laissez-lui le temps d’observer l’individu de loin avant de vous en approcher.

La communication du chien passe surtout par le langage corporel et les odeurs. Le laisser prendre ces odeurs et lui permettre de s’approcher à son rythme l’aidera à être plus serein lors d’une rencontre.

Même chose lors de la socialisation du chiot : L’observation plutôt que l’interaction (qui doit toujours être neutre ou positive).

Votre chiot peut observer une cours d’école sur le trottoir d’en face, regarder des vaches dans un pré, s’habituer aux passants à l’écart sur un parking.

Il n’a aucunement besoin de se faire toucher par tout le monde pour être correctement socialisé, loin de là !

Le temps de renifler et d’analyser 🌲🧠

Même si on a peu de temps, qu’on a hâte de rentrer parce qu’il fait moche ou qu’on est agacé de voir Croquette renifler depuis 2 minutes la même touffe d’herbe, laissez-lui le temps d’apprécier de sa balade.

L’exploration de votre chien passe essentiellement par son odorat et il profitera bien plus de sa balade en reniflant autant qu’il le souhaite.

Je dis souvent à mes clients : “je préfère que vous ne fassiez qu’un petit kilomètre mais qu’il vous prenne 30 minutes tant votre chien renifle, que partir pour 1h de marche folle sans le laisser renifler”.

Renifler apaise le chien, ralentit son rythme cardiaque. Il prend des informations sur le monde qui l’entoure et cela le fatigue mentalement, bien plus que s’il avait couru comme un dératé sans réfléchir.

Si votre chien a peur de quelque chose, laissez-le observer de loin et se rapprocher à son rythme. Laissez-le analyser, tourner autour de l’objet, le renifler ou le toucher. Vous pouvez le rassurer pendant qu’il fait ses propres expériences, car sa confiance en vous n’en sera que meilleure.

Nos toutous sont une bulle d’oxygène dans un monde anxiogène où on doit tout faire rapidement.

Prenons le temps avec eux, profitons de ces pauses dans le temps avec lui.