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Comment réagir quand on croise un chien réactif ?

J’ai récemment fait un article sur la politesse à adopter lorsque, avec notre chien sociable, nous croisons un autre chien, qui pourrait bien être réactif.

On a parlé de rattacher son chien, de prendre de la distance, de demander au gardien du chien avant de laisser le notre y aller ect.

Et si on se concentrait sur nous, en tant que personne ?

C’est à dire, si je croise un chien réactif alors que je marche seul, que je cours, fait du vélo ect, comment aider au mieux son maître à gérer cette situation ?

On parle souvent de comment réagir lorsqu’on a un chien réactif (mouvement, trajectoire, tension ect), mais passons de l’autre côté du miroir pour être le meilleur “humain sans chien” possible 😉

Cette personne qui a un chien réactif, on la voit de loin : Souvent, la personne va se tendre en nous voyant, s’arrête. Dans le meilleur des cas, elle va chercher une cachette le temps du passage ou essayer de prendre de la distance. Sinon, elle va raccourcir la longe en anticipant un déclenchement, car elle sait que la distance qu’elle aura ne sera pas suffisante.

Avant toute chose, en tant que personne consciente des mécanismes qui peuvent rendre un chien réactif (génétique, expérience traumatisante, socialisation), il est important de ne pas juger.

Un chien réactif n’est pas nécessaire le fruit d’une erreur de son gardien. Bien souvent dans le cas des chiens de berger par exemple, la génétique y tient une grande place. Si un petit chien s’est fait malmener par ses congénères, il y a de grandes chances pour qu’il les tienne à distance par la suite.

Notre regard doit donc être rempli de compassion, pas de jugement. Car il y a autant de stress chez le chien que chez son maître.

C’est toute l’essence de mon métier : Apporter à chaque famille les clés pour comprendre son chien, trouver la raison de la réactivité de leur compagnon, sans jamais y apporter un jugement. Personne n’a choisi d’avoir un chien réactif. Même si le gardien a fait des erreurs qui l’on mené à cette situation, le juger n’y changera rien.

Dans un premier temps, le gardien du chien réactif a besoin de temps et de distance.

Si possible, éloignons-nous afin que le chien retrouve sa zone de confort. Un petit détour sur notre chemin prévu n’a jamais tué personne, mais aidera grandement le gardien du toutou.

Si c’est impossible, le mieux est encore de demander : Est-ce que je peux passer ? Vous préférez que j’attende ?

Le simple fait d’avoir le temps de se préparer au croisement plutôt que de devoir raccourcir la longe en panique fera un bien fou au gardien.

Si vous courrez ou êtes à vélo, ralentir ou descendre peut aider certains chiens, notamment ceux réactifs au mouvement. Le mieux étant toujours de demander à la personne ce qui l’aidera le plus.

Quoiqu’il arrive, ne pas faire attention au chien.

Essayer de lui parler ou de le rassurer ne servira à rien, au contraire. S’il réagit déjà, vous ne ferez que l’énerver d’autant plus. S’il était à sa limite, une interaction ne fera que le déclencher pour de bon.

J’ai déjà eu affaire à un monsieur aboyant carrément sur le petit chien qu’on travaillait, ce qui n’a pas manqué de lui faire encore plus peur…

Faites donc de votre mieux pour ignorer le chien, car quoi que vous ferez n’améliorera pas la situation.

Il n’est pas non plus nécessaire de donner des conseils à cet instant : Même si la personne crie ou s’énerve, un conseil non sollicité sera forcément mal entendu. Culpabiliser une personne ne l’aidera pas à s’en sortir.

Évidement, ne prenez pas mal le fait que le gardien du chien réactif ne vous dise pas bonjour.

C’est déjà très difficile et culpabilisant de tenir un chien réactif ayant déclenché, en plus du stress que cela engendre. Dans ces moments-là, tout ce que l’on souhaite est que ça se finisse le plus vite possible.

Cependant, si vous parvenez à prendre de la distance, laisser du temps à la personne ou vous mettre suffisamment de côté pour l’aider, le soulagement et la reconnaissance du gardien du chien réactif seront immenses, croyez-moi.

Toutes ces petites astuces vous permettront d’être le bon samaritain du jour, d’aider quelqu’un à mieux appréhender une situation stressante, voire d’aider son chien.

En tant que pet-sitter, je promène des chiens réactifs.

Quel plaisir et soulagement je ressens lorsqu’une personne, me voyant chercher à m’éloigner, m’indique qu’elle change de direction ou s’éloigne d’elle-même pour me laisser passer.

A tout ceux qui ont et auront cette empathie, merci ! ♥

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 » Il est gentil ! « 

J’écris beaucoup sur les chiens réactifs. Comment les comprendre, comment les aider, comment réagir.

J’aime beaucoup les travailler, les voir évoluer jusqu’à assister à leur première fois lâché, première fois avec un autre chien, première fois en ville ect.

Mais aujourd’hui, je vais me pencher sur les chiens n’ayant aucun problème avec leurs congénères.

Les “gentils”.

Votre chien apprécie peut-être les autres chiens.

Il aime aller les voir, aller jouer avec eux. Parfois de façon un peu brusque, mais ce n’est pas si grave parce que “il est gentil”. Donc, naturellement, on a envie de le laisser vadrouiller et aller dire bonjour aux copains, sans le retenir.

Attention à ne pas être l’enfer de quelqu’un d’autre.

Lorsqu’on tient la longe d’un chien réactif, notre plus grande crainte, ce sont justement les “gentils”.

Un chien lâché qui nous fonce dessus, tout content, mais qui risque de se faire charger voire mordre s’il s’approche trop. Notre loulou aboie, s’énerve et même si on parvient à le retenir au prix d’un mal de dos et d’épaule, il y a des chances qu’il reste sous tension de longues minutes.

Notre chien réactif vient de vivre une mauvaise expérience, nous avons risqué une confrontation et croyez-moi, notre cœur bat à 10 000.

J’ai eu cette expérience avec un chiot d’à peine 3 mois, devenu l’attraction principale de deux grands chiens de chasse très “gentils”.

Bébé avait peur d’être ainsi entouré et reniflé, surtout que les deux chiens ne s’éloignaient pas malgré son malaise évident… Le maître rappelait à peine ses chiens qui n’obéissaient pas plus que ça.

Mais pas grave, ils étaient gentils 🙂

J’ai donc un chiot de 3 mois qui a eu peur, ce qui peut avoir de lourdes conséquences sur son développement.

Et même si nous sommes avec notre chien sociable, se faire foncer dessus par un chien inconnu, même très amical, peut faire peur.

Nous ne connaissons rien du chien en face. Si celui-ci arrive vite et de face (malpoli en langage canin), le notre peut vouloir lui faire savoir qu’il dépasse les bornes, et donc risquer une bagarre.

Ne vous inquiétez pas, il est gentil” est une phrase qui pourrait me faire hurler.

Parce que le chien que je travaille ou promène pourrait être un chien réactif, peureux, en travail pour ignorer ses congénères, malade, en socialisation, pas vacciné ect.

Il y a des TAS de raisons pour lesquelles ce n’est pas ok du tout de laisser son chien aller vers les autres sans se poser de questions.

Car en faisant cela, vous risquez de détruire plusieurs semaines de travail, de faire peur au chien, de lui faire vivre une mauvaise expérience.

Et même si vous considérez que votre chien est gentil, dans le sens où il ne s’approche pas avec de mauvaises intentions, il peut être malgré tout très impoli.

Foncer sur un congénère, s’approcher malgré ses signaux d’agression ou de peur, lui tourner autour pour jouer sans consentement, tout cela est impoli.

Si je promène un chien peureux qui doit reprendre confiance aux autres, un chien aussi envahissant ne va faire que lui confirmer que ses congénères sont des brutes.

Si je promène un chiot en socialisation, je ne veux surtout pas qu’il apprenne que c’est une façon normale de communiquer, car ça ne l’est pas.

Combien de fois, dans les parcs, je croise ces chiens lâchés qui foncent sur tous les chiens qu’ils croisent pour “dire bonjour”, sans que leur maître ne se préoccupe du chien ainsi rencontré ?

Ce n’est PAS normal.

Ce n’est pas parce que votre chien est sympa avec les autres qu’il ne faut pas se soucier des dégâts qu’il peut faire, même sans le vouloir.

Au mieux vous aurez l’air d’une personne impolie et irrespectueuse, au pire votre chien fera vivre une très mauvaise expérience à un chien en travail, ce qui pourrait le faire régresser.

Bref, même si vous avez le chien le plus adorable du monde, qui ne ferait pas de mal à une mouche (et on vous croit, là c’est pas la question !), ne le laissez pas aller vers tous les chiens que vous croisez.

S’il est lâché, il doit être capable d’ignorer ses congénères et n’aller vers eux qu’avec votre autorisation. Sinon, gardez-le en longe ou à minima rattachez-le lorsque vous apercevez quelqu’un.

Astuce toute bête : Avant de laisser votre chien approcher d’un autre, demandez à son maître ! C’est faire preuve de politesse et ça rassure tout le monde !

Comportement

Certains chiens préfèrent notre présence à nos caresses

Vous vous asseyez dans votre canapé 🛋 et Toutou vient s’allonger contre vous. Automatiquement, on a envie de le caresser. Après tout, il vient pour ça, non ? 🤔

Certains chiens n’aiment pas être touchés, caressés, embrassés, cajolés 😬

Pourtant, ils restent à vos côtés parce qu’ils apprécient votre présence. Parfois, ils prennent sur eux lors des câlins initiés par leur humain, un mal pour un bien.

Comment savoir si mon chien veut être câliné ?

Rien de plus simple : Il vous suffit de faire un “test de consentement” ! 🤗

Kézaco ?

Quand Toutou vient vers vous, caressez-le doucement quelques secondes (en évitant la tête, peu de chiens apprécient). Puis arrêtez simplement.

Toutou en redemande ? C’est qu’il est ok pour un max de câlins ! 🤩 L’avantage, c’est que nos chers amis savent très bien se faire comprendre.

Toutou reste proche de vous mais n’initie pas plus d’interaction ? Il préfère sans doute être tout simplement à vos côtés, sans être touché 😌

Les tests de consentement peuvent être réalisés régulièrement pendant les séances câlins/bisous/caresses. Ils ne prennent que quelques secondes et peuvent pourtant aider votre chien à se sentir plus à l’aise à vos côtés.

➡️ Les chiens ne sont pas des peluches, ils ont le droit de ne pas aimer être touché ni même caressé

C’est malheureusement ce à quoi sont parfois confrontées les familles adoptant un chien pour créer une belle amitié avec leur enfant. Manque de chance, elles se retrouvent avec un chien qui n’aime pas trop la proximité. Ce n’est pas grave, il y a pleins d’autres façons de passer des bons moments avec notre compagnon ! 🥳

Il est important de respecter son caractère et ne pas s’imposer, ne serait-ce que par sécurité.

Ce n’est pas parce que votre chien ne veut pas être touché qu’il ne vous aime pas, évidement 😊

Déjà, parce qu’il n’irait pas à vos côtés s’il n’en avait pas envie (c’est encore l’occasion de rappeler qu’on ne va pas embêter un chien dans son panier. Si on veut une interaction, on l’appeler et il viendra s’il en a envie).

Mais bien sûr, on peut apprécier une personne sans avoir envie de contact physique avec elle ! Certains humains ne sont pas très tactiles, d’autres hyper câlins, et c’est complètement ok 😇

Votre chien peut apprécier votre présence rassurante, votre chaleur, votre odeur. Il peut se sentir plus en sécurité avec vous ou tout simplement passer un moment en étant proche de son humain favori.

J’ai connu des chiens “râleurs” au pincement facile (traduisons : chiens tellement agacés et incompris par leur humain qu’ils avaient fini par utiliser l’agression comme seul moyen de communication) devenir bien plus calmes et apaisés dans la maison, simplement parce qu’ils étaient maintenant écoutés dans leurs demandes.

Le chien comprend qu’il peut communiquer plus doucement, plus subtilement, parce que ses maîtres le comprennent enfin sans qu’il ait besoin de grogner ou pincer. Le foyer se retrouve apaisé et plus sécuritaire pour tout le monde ❤

➡️ Notons également que la majorité des chiens n’aiment pas les bisous

De leur point de vue, une grosse tête d’humain qui s’approche ou se penche sur leur visage peut être très menaçant ou au moins intimidant. C’est malheureusement souvent dans ce cas de figure qu’une morsure arrive, pas si surprise que ça… 🤕

Encore une fois, la connaissance des signaux d’apaisement permet de vérifier facilement ce point.

Pour finir sur une petite digression, cette idée que les chiens aiment évidement être caressés peut créer des problèmes de réactivité 💥 si un chiot passe son temps à se faire accoster dans la rue par les passants sous le charme de cette boule-de-poils-trop-mignonne. J’en ai déjà parlé dans divers articles mais ce n’est jamais de trop :

  • Si bébé chien aime ça :Cool, tous les humains que je croise vont me donner des câlins. Alors je vais foncer voir tout le monde en promenade pour en obtenir !➡️ Problématique de rappel, de réactivité par frustration de ne pas pouvoir aller vers l’humain, traction sur la laisse, sauts, excitation.
  • Si bébé chien n’aime pas ça :Les humains me font peur à toujours se pencher sur moi… Alors je dois les faire partir par tous les moyens➡️ Agression de distancement, réactivité proactive (cherche à éloigner l’humain alors que celui-ci ne le regardait même pas), aboiement, traction sur la laisse, stress.

On ne touche pas un chien qu’on ne connaît pas. Jamais 🙅‍♀️ Même s’il semble hyper content de vous voir, il est peut-être justement en travail pour maîtriser ses émotions et alléger le mal de dos/bras de son humain ☺

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Jouer avec son chien : Erreurs à éviter

Jouer avec son toutou, c’est génial 👍 On passe un super moment ensemble et on a plaisir à voir notre chien heureux d’attraper, de poursuivre, de courir et d’en redemander. Mais un jeu non-structuré où la montée d’excitation n’est pas contrôlée peut avoir des conséquences, tant sur le physique que sur l’émotionnel de nos chiens.

➡️ Lâcher sur commande

Pour un jeu sécurisé, Médor doit être capable de lâcher son jouet sur demande. On peut aussi lui demander un petit trick/tour avant de lancer la balle ou de commencer à tirer sur la corde. On vérifie également ainsi qu’il est toujours ancré avec nous, que son excitation n’a pas pris le dessus.

En gros, Médor est capable de raisonner, de réfléchir 🧠, il ne se laisse pas emporter par le jeu au point de nous l’arracher des mains ou de nous sauter dessus 🌪

➡️ Le rituel de fin de jeu

Est-ce que Médor est capable d’accepter calmement que le jeu se termine et de redescendre en excitation, d’avoir un retour au calme serein ? 🕑

C’est pour cela qu’il est important de ne pas laisser son chien monter trop en excitation et de l’aider à retrouver son calme après une séance de jeu.

On peut lui donner une mastication, pratiquer une activité olfactive ou de léchage… 🦴 Le “on/off”, tel qu’il est souvent appelé, permet d’avoir un chien qui comprend que le jeu est terminé et accepte de redescendre sereinement en excitation, contrôlant son adrénaline, sans monter en frustration ou en stress 😇

➡️ Le jeu excite

Cette excitation est souvent la cause de blessures ou de morsures 💥 En effet, dans la frustration de ne pas obtenir son jouet ou voulant l’attraper dans la main de l’humain, des morsures se produisent régulièrement. Toutou veut attraper le jet d’eau, la corde à nœud ou tempête en voyant sa balle être secouée devant lui 💢

Voilà pourquoi il est important d’apprendre à son chien à rester maître de lui-même durant le jeu.

➡️ Voilà également pourquoi jouer avec son chien pour espérer le calmer n’est pas toujours une bonne idée 🤔

Le jeu va sécréter de l’adrénaline, mettre le chien en action. Le retour au calme sera plus ou moins difficile selon l’apprentissage effectué, l’aide apportée.

⚠️ Blessures

Enfin, attention aux blessures physiques engendrées par certains jeux : Secouer la corde à nœuds pendant que Médor tire de son côté peut abîmer les cervicales à force de chocs répétés. Il faut éviter d’aller contre le mouvement du chien. Évitons également d’être trop brusque avec la mâchoire d’un chiot ayant encore ses fragiles dents de lait.

Le jeu de balle 🥎 est bien plus nocif pour nos chiens qu’on ne le pense. En plus du shot d’adrénaline engendré par la poursuite de la balle (simulation de chasse), les articulations et os du chien vont subir des chocs répétés. Il va accélérer brusquement, freiner ou sauter pour atterrir violemment en pleine course. Il n’est pas recommandé de jouer trop longtemps à ce jeu, l’adrénaline pouvant devenir une véritable drogue pour Médor.

🗨 En résumé, jouer avec son chien n’est pas quelque chose à prendre à la légère ou à faire n’importe comment. En fonction du jeu ou de la façon dont on joue, on peut énerver son chien, l’exciter à outrance, prendre des risques ou le blesser.

Le jeu devrait toujours être encadré à l’aide d’auto-contrôles, d’apprentissages et de règles qui viendront sécuriser le duo chien-humain afin que tous passent un bon moment 🥰

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Les manipulations

Souvent oublié ou négligé, l’apprentissage des manipulations fait pourtant partie des indispensables à travailler avec son tout jeune chiot.
Notre chien viendra un jour à être blessé et il faudra l’ausculter 🩺 Il faudra soulever et toucher ses pattes, ses oreilles, ouvrir sa gueule, prendre sa température…
Tous ces gestes peuvent paraître anodins, mais s’ils n’ont jamais été effectués ou s’ils sont synonyme de moment désagréable pour notre chien, l’auscultation se passera au mieux dans le stress, au pire dans la violence car Toutou se débattra et cherchera à se défendre 😰
Tout le monde passera un mauvais moment et à n’en pas douter, la prochaine fois ne se passera pas mieux, voire pire… 😬

Alors le plus simple est encore de travailler ces manipulations dès le plus jeune âge.
Les maîtres mots ici (et pour tous les apprentissages d’ailleurs) seront PROGRESSIVEMENT et ASSOCIATION POSITIVE.

➡️ Progressivement, car on ne va certainement pas prendre l’oreille d’un chiot et la manipuler sous tous ses angles s’il n’apprécie pas ça. C’est le meilleur moyen pour lui apprendre à subir d’un côté ou à se révolter de l’autre.
On va donc petit à petit frôler une oreille, une patte, une queue… Puis la toucher, puis la porter, puis la manipuler ect. Gardons en tête que même si cet apprentissage peut paraître long, c’est un investissement pour la suite 🤗
C’est complètement ok de revenir en arrière au moindre doute ou de rester longtemps sur une étape si on le juge nécessaire.

➡️ Évidement, sans association positive, tout ce manège ne rime pas à grand chose.
Bébé chien doit passer un bon moment, être consentant et pouvoir s’éloigner s’il est mal à l’aise. Aucune obligation ici. On respecte ses limites, on lui laisse la possibilité de mettre fin aux manipulations 🙅‍♀️
On va simplement faire comprendre à notre petit chiot que se faire toucher c’est trop génial ! 🥳 On peut donc associer les manipulations avec des friandises 🥓, avec l’arrivée du jeu ⚾️ ou des caresses s’il aime ça 🖐.

✂️🧼🌡 Outre les manipulations, on peut aussi habituer notre chiots aux objets de soins, toujours progressivement et de façon positive : thermomètre, produit pour les oreilles, brosse, coupe-ongle ect.
Tout ces petits détails auxquels on ne pense pas forcément ont pourtant leur importance pour que bébé chien vive au mieux ses soins !

👉 Pour finir, rappelons que les premières impressions comptent pour beaucoup.
On peut donc effectuer des “visites blanches” chez le vétérinaire afin que, lui aussi, soit associé à quelque chose de positif 👨‍⚕️👩‍⚕️
Le vétérinaire peut donner des friandises à bébé chien, on peut jouer dans la salle d’auscultation ou la salle d’attente s’il n’y a personne.
On oublie souvent que la première expérience d’un chiot avec un vétérinaire, c’est généralement pour un vaccin 💉 Un évènement stressant et peu agréable. A nous donc d’anticiper pour que ces “vraies” visites se passent au mieux.

Il n’est évidement jamais trop tard pour travailler les manipulations avec Toutou et cela peut même faire l’objet d’exercices spécifiques lors des séances d’éducation 👍
Ne négligeons pas cet apprentissage !

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« Laissons-les communiquer » oui mais…

Lors des rencontres canines, on entend parfois “laissez-les communiquer, ils vont se débrouiller”.

C’est souvent plus compliqué que ça, car il ne s’agit pas de laisser notre chien interagir avec ses congénères sans règles ni limites. Nous ne vivons malheureusement pas dans un monde parfait où tous les chiens sont parfaitement socialisés, communiquent clairement et sont respectés 🤷‍♀️

Premièrement, oui il faut laisser les chiens communiquer, donc :

➡️ A nous de ne pas tirer sur la laisse afin de ne pas créer de tension. Un chien ne communiquera normalement (ou de son mieux vis à vis de son expérience et de la situation) que s’il peut se mouvoir librement. Il doit pouvoir s’avancer à son rythme ou reculer s’il en ressent le besoin.

➡️ A nous de rester calme et de ne pas transmettre de stress à notre chien. Soyons détendu et ne submergeons pas notre chien d’informations. Si c’est ok de le rassurer et d’encourager un petit timide, il ne s’agit pas de lui répéter “sage, doucement hein” toutes les deux secondes.

➡️ A nous de rester en mouvement afin d’aider notre chien à se détourner de son congénère au besoin. Continuer notre balade l’aidera à proposer des pauses dans le jeu en reniflant les odeurs sur le chemin, ainsi qu’à diminuer en excitation.

Mais même si nous aidons notre chien à bien communiquer, il ne s’agit pas non plus de le laisser seul gérer ses émotions 🤯

En effet, notre chien ou celui avec qui il interagit peut se montrer impoli. Il peut être trop brusque, trop avenant, ne pas respecter les demandes d’arrêt de jeu ect.

💬 On y revient toujours, mais c’est pour cette raison qu’il est important de se renseigner sur la communication canine (signaux d’apaisement, savoir repérer les phases du jeu et les comportements à risque).

Si la pression monte sans qu’aucun des chiens ne parviennent à faire cesser l’interaction, il est de notre devoir d’intervenir en séparant calmement. Chacun peut reprendre sa balade de son côté ou obtenir une occupation le temps que le calme revienne.

🙅‍♀️ Rappelons enfin que notre chien ou le chien de nos amis n’a pas à jouer le rôle d’un éducateur.

Il n’a pas à subir les assauts d’un chien impoli ne le respectant pas. Si la situation devient trop difficile à gérer (plusieurs demandes d’arrêt non-respectées), nous devons l’aider.

Laisser Médor perdre patience peut mener à une bagarre voire le rendre lui-même réactif à force de rencontres agaçantes. Oui, il faut laisser les chiens communiquer, mais il faut qu’au bout du compte ce ne soit une mauvaise expérience pour personne.

Il est donc important de sélectionner les chiens que notre loulou rencontre afin de maximiser les chances que tout se passe bien. Dans une rencontre, tout le monde doit être ok : Les deux maîtres et les deux chiens 🥰

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Il y a un âge pour tout

Cet article ne va pas plaire à tout le monde…

Je pense qu’avant d’adopter un chien, il est de notre responsabilité d’avoir du recul sur nos capacités physiques et conditions de vie.

Je ne parle pas de nos modes de vie qui peuvent être modifiés avec un peu d’effort pour s’adapter aux besoins de la race de nos rêves, comme une famille qui arriverait à devenir plus sportive pour adopter un malinois. Mais bien d’une situation immuable qui ne changera pas malgré toute notre bonne volonté.

Dernièrement, j’ai eu une annulation de rdv le matin même, d’un couple âgé débordé par leur chiot d’une race sportive, ayant décidé de le placer à la SPA 🙃

Je pense qu’il y a un âge pour tout. Un âge où adopter un bébé chien qui doit faire sa socialisation, qui doit être sorti régulièrement, qui va mordiller et être très actif, n’est pas une bonne idée.

Pensons à notre propre santé 💊 J’espère que chacun pourra vieillir paisiblement, sans devoir faire aucun séjour à l’hôpital et pouvoir continuer à avoir une vie active, mais ce ne sera pas le cas de tout le monde.

Que faire du chien lorsqu’on n’aura plus la force de marcher en forêt plusieurs heures ? Ou de le retenir s’il venait à tirer en laisse pour x raison ? 🤔

Il y a tant de chiens âgés en refuge, ne demandant qu’un panier retraite pour y écouler leurs dernières années de vie au chaud. Pourquoi prendre un chiot qui sera actif pendant au minimum une dizaine d’année ?

➡️ Ayons conscience de notre corps et de ses capacités. Adopter une race de grande taille lorsqu’on a pas ou plus la force de notre jeunesse peut être un poids, tant pour nous que pour le chien.

Toutou peut tirer en laisse, ne serait-ce que par surprise ou durant ses premiers apprentissages. Toutou peut sauter de joie ou pour demander de l’attention. Oui tout ces comportements se travaillent, mais pas en 10 minutes.

Si cela vient à arriver, aurons-nous la force de retenir notre chien ou de ne pas tomber ?

Une autre période de la vie peut être difficile à mixer avec l’adoption d’un chiot : L’arrivée de bébé 👶

J’ai quelques clients ayant pris la décision d’adopter un chiot peu de temps avant ou après la naissance du bébé, pour qu’ils grandissent ensemble.

Évidement que leur future relation peut faire rêver, que Toutou sera sûrement le meilleur ami de l’enfant, mais comme toujours, pensons aussi à nous.

❓ Aurons-nous la patience et l’énergie d’élever un chiot ET un bébé en même temps ? De surveiller deux petits êtres explorant le monde, de leur donner à chacun un temps privilégié ?

Il faudra gérer l’éducation de Toutou (socialisation, propreté ect) et veiller à ce qu’il ne soit pas trop brusque avec l’enfant (mordillements, jeux, éventuels vols de jouet). Mais il faudra aussi gérer bébé qui ne pourra pas reconnaître les signaux de communication du chien avant au moins ses 8 ans (demande d’arrêt de jeu, de tranquillité ect).

🏠 On peut rendre notre maison “puppy-proof” (gestion de l’environnement) pour se faciliter la tâche, mais comme toujours il est important d’avoir conscience des éventuelles difficultés.

Comme toujours, le plus important est d’adopter une race qui correspond à notre mode de vie 🐶

Ce premier choix à faire dans l’adoption d’un chien est sans doute le plus important. Si une race n’est pas adaptée à nos conditions de vie (présence, activités, budget, utilité ect), on risque de rendre notre chien (ou nous-même) malheureux, ou de devoir revoir nos habitudes.

Et bien sûr, même si ce n’est pas facile à faire, ayons conscience de notre âge, de notre santé et de nos capacités physique, et ce que cela implique dans l’éducation d’un chien 🐕

Accessoires

La muselière, pour ou contre ?

Carrément pour !

Il faut s’enlever de la tête ce cliché que seuls les chiens dangereux, “méchants”, devraient porter une muselière 🤷‍♀️ Nous avons trop associé cet outil à l’agressivité et on se méfie instinctivement bien plus d’un chien qui porte une muselière.

➡️ Pourtant, je pense que la mise de la muselière devrait faire partie des apprentissages de base, tout autant que le rappel ou se laisser manipuler.

Plus généralement, les chiens de catégorie doivent la porter dans de nombreux contextes. Il est évidement nécessaire de leur apprendre de façon positive et bienveillante. Ils n’ont de “gros dur” que la réputation 🙂

Cet article s’adresse surtout aux personnes n’ayant pas l’obligation légale de la faire porter à leur chien.

Avoir un chien capable d’accepter la mise de la muselière sans stress et la porter sans être gêné est un atout de taille.

Apprise de manière positive, progressivement et sans obliger le chien, elle ne le dérangera aucunement ! Au contraire, si elle vous permet d’être plus serein, c’est plus que bénéfique 🥰

La muselière peut avoir un tas d’utilités !

✅ Premièrement d’un point de vue légal, elle peut être demandée lors de voyages en train 🚄

Qu’elle ait une raison d’être portée ou non, vous devrez parfois vous y tenir. Il vaut mieux un chien préparé à la porter plutôt qu’un loulou qui tentera de l’enlever ou stressera durant toute la durée du trajet.

✅ Pour une question de sécurité, elle peut être portée chez le vétérinaire 🩺, si le chien doit subir un examen douloureux. Même le chien le plus patient du monde peut mordre face à une douleur trop intense. Sécuriser le vétérinaire vous permettra d’avoir un examen plus complet.

✅ Lors des remises en interaction après le travail à distance d’un chien réactif 💥, il convient de protéger ses congénères si le risque d’une morsure reste présent. Une muselière adaptée (type cage) permettra au chien de communiquer, d’être compris tout en l’empêchant de survenir à la morsure en cas de tension.

✅ On peut aussi utiliser le cliché “muselière = chien méchant” à notre avantage pour garantir notre tranquillité en balade 😎 Plutôt utilisée comme moyen de dissuasion, elle permet de se donner un look “dangereux” et éviter ainsi que certaines personnes s’approchent de notre chien, que ce soit pour le caresser ou faire une rencontre avec leur propre chien.

Cependant, toutes les muselières ne se valent pas :

❌ Exit les muselières qui ferment la bouche du chien : Médor doit pouvoir haleter et ainsi réguler sa température. Il doit être capable de boire et prendre des friandises. La muselière doit donc permettre au chien d’ouvrir la bouche.

⚠️ Les différentes matières : Exit le nylon, phare des muselières fermant la bouche. Le biothane est plus confortable en main mais aussi plus souple. Il sera donc moins sécuritaire si le chien essaie de mordre en y mettant toute sa force. Les muselières en métal seront les plus résistantes, bien larges et aérées.

⚠️ Les sangles ne doivent pas gêner le chien : Elles ne doivent pas aller dans les yeux du chien ou lui comprimer le visage. Il s’agit juste de maintenir la muselière en place, pas de le faire ressembler à un filet-mignon !

L’apprentissage de la muselière peut faire l’objet d’exercices durant nos séances d’éducation.

Il suffit de l’évoquer lors de la mise en place des objectifs et problématiques à travailler. Nous pourrons ainsi parler de la taille, la matière et la fréquence de travail nécessaire en fonction de votre chien 🤗

Comportement

Un changement de comportement soudain ?

Sans changement dans les habitudes de vie ?

Direction le vétérinaire !

Lorsque votre chien présente un nouveau comportement problématique de façon soudaine, il convient de se poser les bonnes questions ❓

Ses habitudes ont-elles changé ? 🤔

Vous pourriez avoir un nouveau travail, donc de nouveaux horaires. Un nouvel animal a peut-être rejoint le foyer, ou un enfant a agrandi la famille. Ce sont de nouvelles odeurs et de nouvelles habitudes de vie.

Son lieu de vie a-t-il été chamboulé ? 🤔

Cela peut être un déménagement, tout comme une modification de son espace de vie. Un lieu de repas qui change, un panier déplacé, un nouveau meuble… Parfois il ne faut pas grand chose pour perturber un chien sensible à son environnement.

Ses rituels sont-ils respectés ? 🤔

Certains chiens (la majorité même) ont besoin de rituels, de routine qui les rassurent. L’heure de repas, des promenades, des absences. Tout ceci est un cadre qui rend le monde du chien prévisible pour lui.

A-t-il vécu un évènement traumatisant ? 🤔

Votre chien s’est peut-être fait attaquer par un congénère. Ou peut-être a-t-il eu peur d’un son soudain. Ou, de façon plus générale, votre chien commence peut-être son adolescence. C’est un évènement marquant bon nombre de changements comportementaux chez le chien. Ou encore dans le cas d’une chienne, ses chaleurs peuvent engendrer une modification comportementale.

Rien n’a changé dans votre mode de vie ou ses habitudes ? Vous ne comprenez donc pas le changement d’attitude de votre chien ?

Dans ce cas, la meilleure chose à faire est de prendre rendez-vous chez le vétérinaire ! 🩺

En effet, ce changement comportemental peut être causé par une douleur : Personne n’est bien dans sa tête si le corps ne suit pas ! 🙅‍♀️

Le chien peut donc être moins patient, avoir associé la douleur à quelque chose dans son environnement, avoir peur d’avoir mal s’il se fait approcher ect.

La douleur peut créer des réactions impressionnantes, même chez le chien le plus doux du monde.

La malpropreté peut aussi avoir une cause médicale, peu importe l’âge du chien.

Ou, pour citer un autre exemple, la chute hormonale causée par la stérilisation peut aussi avoir une influence sur le comportement de votre chien.

Tous les comportements ont une raison d’être. Parfois, c’est un problème physique.

Education

Le risque d’association négative

Lors de l’éducation ou rééducation d’un chien, nous cherchons à éviter les associations négatives.

Ce sont des situations dans lesquelles notre chien va associer un stimuli neutre 😐 à quelque chose de négatif 👿. A force de répétition de cette situation, le stimuli neutre deviendra un stimuli aversif en lui-même (conditionnement associatif ou classique).

📖 Imaginez qu’à chaque fois que vous voyez disons, une gomme, je vous crie dessus, vous recevez un coup, vous avez mal quelque part ect. A force de répétitions, la simple vue de la gomme, même sans ajout d’un stimuli négatif, vous fera peur ou vous agacera. Parce qu’elle fera naître en vous l’attente de quelque chose de négatif.

Pour nos loulous, les exemples sont nombreux :

➡️ Si Médor voit un chien (stimuli neutre), qu’il s’en approche et qu’il se fait crier dessus (stimuli négatif), il finira par se dire que les chiens, c’est vraiment pas top.

➡️ Si Croquette croise un humain (stimuli neutre) et qu’il se fait caresser de toute part alors qu’il n’aime pas ça ou que cela lui fait peur (stimuli aversif), alors il se méfiera des autres humains qu’il croisera, de peur qu’ils ne viennent vers lui.

➡️ Si Loustic mange son repas, qu’un humain s’approche (stimuli neutre) et que cette personne met la main dans sa gamelle, le touche ou l’embête sous prétexte de “lui apprendre à être dérangé” (stimuli aversif), alors la présence humaine lors du repas sera source de méfiance.

Notre chien peut finir par devenir réactif aux chiens, aux humains ou autres, alors qu’il n’avait rien contre eux à la base. Il ne fait qu’anticiper une douleur, un inconfort, un mauvais moment…

De ce fait, il peut maintenant essayer de fuir ce qui a été conditionné comme aversif, l’attaquer pour le maintenir à distance, être en colère et charger…

On peut aussi empirer une situation déjà existante : Si Rex charge les voitures et que son collier étrangleur se resserre autour de son cou à ce moment là, il associe les voitures 🚗 à la douleur 💥. Ce qui ne risque pas d’améliorer la situation.

Il faut donc éviter un maximum les situations dans lesquelles notre chien pourrait faire une association négative. Comment ?

🔎 En demandant aux passants de ne pas toucher notre chien, en restant calme lors des contextes difficiles, en le promenant en harnais ergonomique en Y pour ne pas qu’il s’écrase la trachée en cas de déclenchement…On anticipe les situations à risque pour ne pas mettre notre chien en difficulté, physique ou émotionnelle.

Bref, on évite d’ajouter une douleur, un stress, un moment désagréable, à une situation neutre ou déjà aversive pour notre chien. Pour ne pas créer d’association négative ou en empirer une déjà présente.